Kill La Kill - IF est venu égayer notre été sur PC et PS4, et peut-être même que certains d'entre vous, ne craignant pas les grains de sable, y ont joué sur la plage avec leur Switch équipée d'une coque étanche. Mais que Traz' se rassure, je n'ai pas pratiqué cette discipline avec la machine de la rédac' !
Votre serviteur ne rédige pas souvent de brèves, cela n'arrive même presque jamais. Pourtant, il y a un tout petit plus d'un an, c'était lui qui s'y collait, totalement hypé par la nouvelle du jour : Kill La Kill, un des animes les plus marquants de ces dernières années, allait avoir droit à son adaptation vidéoludique.
A l'époque, le mystère restait entier, mais aujourd'hui, après avoir déchiré des tas d'uniformes étoilés tous plus sexy les uns que les autres, voici venu l'heure de vous faire part de notre avis, coupé dans le vif avec une paire de ciseaux géants !
Le 1/4 d'heure de gloire de Satsuki
Avant toute chose, il faut savoir que le matériau d'origine reste un manga très aguicheur, dans lequel les protagonistes des deux sexes apparaissent régulièrement dans des tenues plus que suggestives. Et cet aspect est lui aussi bien évidemment très présent dans le jeu, et ce même si sa croustillante justification y paraîtra ici bien plus triviale. En effet, les événements narrés par le jeu commencent à l'épisode 8 - sur 25 - de la série, ce qui fait qu'on passe à côté de toute l'intrigue de départ, peut être la plus passionnante. Par extension, si vous désirez jouer sans en connaître l'univers, on vous conseillera de mater l'anime avant sous peine de vous prendre de méchants spoilers dans les mirettes.
De plus, comme son nom l'indique, Kill La Kill - IF nous propose de vivre une aventure alternative ou Satsuki vient prendre la place de Matoi en tant qu'héroïne pour débarrasser le monde des fibres vivantes. Si l'aventure reste au final plutôt courte - comptez 2-3h pour en voir le bout - on aura droit à un second scénario annexe aussi long où l'on suivra les péripéties d'une Matoi reléguée au second plan de la lutte finale. Le tout se montre assez plaisant à suivre, notamment grâce aux voix japonaises et aux musiques originales de l'anime - sans avoir à payer comme pour FighterZ - et des doublages anglais sont aussi disponibles, les textes étant en français. La mise en scène des cinématiques, réalisées via le moteur graphique du jeu, se montre très convaincante, et on sent bien que les artistes du studio Trigger ont aidé les développeurs d'A+ games sur ce point. Si vous êtes fans de la série, vous aurez donc de quoi prolonger le plaisir avec un point de vue inédit sur Kill La Kill.
Auto-Combo à gogo !
À son annonce, on se demandait s'il serait un jeu de versus fighting ou un Beat'em up façon Saint Seiya : La Bataille du Sanctuaire. Et au final, on se retrouve un peu le cul entre deux chaises. En effet si le gros de la chose fera la part belle aux affrontements en tête à tête à la mode Naruto SUNS avec une caméra toute en perspective, bien souvent, on aura affaire à plusieurs adversaires à la fois, avec ses propres comparses de son côté, pour des batailles plus brouillonnes que jamais, la faute à un lock aléatoire. Aussi, d'autres combats contre des hordes de mobs tous plus faibles les uns que les autres seront de la partie, ainsi que des boss géants. Aussi, si la difficulté est souvent assez mal calibrée, on pourra laisser nos camarades se battre pour nous tout en attaquant lâchement à distance. Le mélange n'est pas dégueulasse mais on sent bien que de gros efforts auraient pu être faits sur ce point. En tous cas, question jouabilité, on remarque que l'éditeur, Arc System Works, n'était pas loin. Les déplacements sont fluides et nerveux, et un dash spectaculaire à la Dragon Ball FighterZ va venir grandement dynamiser les combats.
Niveau offensive, cela reste très accessible avec trois boutons d'attaque, qui peuvent varier avec une direction, avec moult auto-combo qui vont sortir tout seuls en martelant un bouton. 3 attaques spéciales sont disponibles, et pour les sortir, il suffira d'appuyer sur une combinaison de deux boutons. La défense reste très sommaire avec une garde - placée sur une gâchette - et une esquive. Un système de pari, à la mode en ce moment dans les jeux de baston, sera aussi de la partie, et le duel en versus local sera forcément un peu pété pour celui qui se trouve en bas de l'écran, un peu comme à l'époque des bons jeux de tennis. On vous laisse imaginer ce que ça donne en mode table sur Switch ! Au final, si la jouabilité de Kill La Kill - IF est sympathique, elle reste trop brouillonne, peu claire, simpliste et peu profonde pour prétendre à autre chose qu'à un bon divertissement. Ce n'est pas son apparition dans quelques récents tournois officiels qui va nous leurrer sur ce point...
Kill the time
Pour profiter de tout cela, hormis le court mode Histoire et le versus local, force est de constater que l'on va un peu rester sur sa faim. Déjà, il faudra finir la campagne solo pour avoir accès au reste. Ne comptez pas en profiter avec vos amis une fois le jeu déblisté. Même pas dans les modes en ligne, ou il sera possible d'attendre ses adversaires en s'entraînant. D'ailleurs, lors de nos joutes 2.0, nous n'avons pas eu de soucis particuliers, même avec une ligne ADSL de 2002 et en téléchargeant les jeux PS+ du mois en parallèle. Un tutoriel sommaire vous apprendra les bases, et vous aurez aussi accès à un mode défi, qui est en fait un bête survival, contre de vrais adversaires ou contre des hordes de mobs. La galerie est quant à elle très complète, avec un sound system, un lexique et des modèles 3D, mais franchement, c'est clairement peu, voire pas assez.
Et je ne vous ai pas parlé du roster de base, composé de... 8 combattants. C'est peu, bien trop peu, et clairement, ici, la pilule à du mal à passer. Surtout que si techniquement, le jeu reste au final assez agréable à regarder grâce à son cel-shading, les modèles 3D restent au final plutôt désuets. On remarque aussi un certain aliasing, et un peu de flou sur Switch. Mais fort heureusement, l'action reste plutôt fluide sur les deux machines. Vous l'aurez compris, si Kill La Kill - IF possède quelques arguments capables de séduire les fans, pour les autres, on repassera...